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À contre-courant dans leurs premières démarches, Öko créations a fait le choix de prioriser la fibre de chanvre dans plusieurs de leurs produits alors que le marché canadien ne publicisait et ne proposait pas vraiment cette matière première. Découvrons pourquoi ce choix est plus que pertinent aujourd’hui…

Le chanvre, l’essayer c’est l’adopter!

Dans un mode de vie durable, plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour diminuer notre empreinte écologique : le transport, le logement, l’alimentation, le mode de consommation et les déchets. Dans l’optique d’un achat éco-responsable, la proximité de la confection, un environnement de travail sain et respectueux de ses employé(e)s et le choix des matières premières sont des contraintes à prendre en considération.

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Le chanvre qu’est-ce que c’est?

Le chanvre dit « industriel » ne doit pas être confondu avec le cannabis, c’est le taux de THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) qui différencie chaque espèce. En-dessous de 0,3 % il s’agit de chanvre industriel, dont la culture est présentement autorisée mais très contrôlée par le gouvernement canadien (cf. Règlement sur le chanvre industriel). Au-dessus de 5 % de THC on parle de chanvre récréatif et sa légalisation a eu lieu le 1ier juillet 2018 (projet de loi C-45, cf. Loi sur le cannabis). Le chanvre a longtemps été mis de côté (devenu illégal en 1938 ce n’est qu’en 1998 que les souches de chanvre sont de nouveau autorisées au Canada), pourtant ses nombreuses vertus sont utilisées depuis des siècles.

Nutritive : pour le corps et la peau. Les graines de chanvre sont considérées comme un « super aliment », elles sont riches en protéines, acides gras, vitamines et minéraux, bonne pour le cœur et le cerveau. L’huile de chanvre quant à elle est recommandée pour contrer l’hypertension artérielle car ses proportions en acides gras sont idéales. Aussi utilisée en cosmétique, elle a un pouvoir nourrissant, hydratant et anti-âge (cf. Chanvre du Québec).

Isolante : les maisons en chanvre sont en plus d’être écologique, très efficace même dans les hivers québécois. Le chanvre est utilisé comme isolant, ce qui permet de garder la chaleur en hiver et la fraîcheur en été. De plus ce sont des maisons qui respirent et dont le bilan carbone est souvent neutre (les émissions négatives dues à la fabrication et au transport sont moins importantes que la séquestration permise par ce type de mur). Un spécialiste dans le domaine (http://maisonenchanvre.com/) vous en parlera mieux que moi.

Résistante : la fibre de chanvre a longtemps été utilisée pour la fabrication des voiles et cordage de bateaux. D’ailleurs Logistik Unicorp-Régitek a créé le premier uniforme de combat pour l’armée en fibre de chanvre canadien présenté en mai 2017. Mais les vêtements militaires en chanvre étaient déjà présents lors des deux guerres mondiales.

Idéale pour le tissage : la fibre de chanvre est l’une des plus vieilles fibres textiles retrouvées (dans l’antiquité). Elle ne nécessite pas de produit chimique (contrairement au coton ou au bambou) car son travail est mécanique (rouissage broyage, teillage et peignage), elle est naturellement antibactérienne, antifongique et résiste aux ultra-violets (rayonnements solaire nocifs pour la peau).

C’est cette dernière vertu dont Öko créations a souhaité profiter. Une fibre textile qui s’adoucit à chaque lavage et qu’on peut mélanger pour la rendre plus soyeuse, en faisait donc une matière idéale pour les serviettes sanitaires, les compresses d’allaitement ou les tampons à démaquiller.

En prime, la culture du chanvre est simple et naturelle, l’utilisation de pesticides n’est pas nécessaire car elle n’est pas sujette aux attaques d’insectes ravageurs. Peu demandeuse d’eau cette dernière détrône donc facilement le coton quand on vise une agriculture durable. Son rendement (soit la superficie versus la quantité de plants) est élevé et rapide et on peut le cultiver à nos latitudes.

Pour conclure, choisir la fibre de chanvre comme matière première est un choix éclairé, un tissu naturel d’ici, résistant aux lavages fréquents (vive la parentalité!), qui demande peu de ressources pour sa culture, sa transformation et sa fabrication en font le meilleur choix écologique au Québec dans l’industrie textile.

Alors si vous ne l’avez pas encore testé, dans votre assiette, dans votre maison ou sur vous, c’est le moment de l’essayer…

 

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Aurore Lecocq

Maman à la maison visant un mode de vie zéro déchet, étudiante en Développement Durable à l’Université Laval et en Sciences de l'environnement à l’Uqam, aussi diplômée en Ressources Énergétiques Durables à l’Uqam